Santé Publié Le 03 Avril 2025 a 17:21 |
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Comprendre l'avortement en Côte d'Ivoire : Ce que dit la loi et les défis persistants |
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Source: Educarriere | |
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L’interruption volontaire de grossesse (IVG) demeure un sujet sensible en Côte d’Ivoire, souvent entouré de préjugés et d’un accès encore limité aux soins sécurisés. Pourtant, la législation a récemment évolué avec l’introduction de l’article 427 nouveau du Code pénal, qui encadre désormais l’IVG sous certaines conditions. Mais entre avancées juridiques et obstacles persistants, où en est réellement l’accès à l’avortement sécurisé dans le pays ? Un cadre légal plus souple, mais encore méconnu Le 19 juin 2024, la révision du Code pénal ivoirien a marqué un tournant avec l’ajout de l’article 427 nouveau, qui autorise désormais l’IVG dans trois cas précis. Tout d’abord, lorsque la vie de la femme enceinte est en danger. Ensuite, lorsqu’elle est enceinte à la suite d’un viol ou d’un inceste. Enfin, lorsque la grossesse met en péril sa santé physique ou mentale. Cette réforme représente une avancée significative dans la reconnaissance des droits des femmes. Pourtant, une large partie de la population en ignore encore l’existence. Par manque d’information ou par crainte du regard social, de nombreuses femmes continuent à recourir à des méthodes clandestines, au péril de leur vie et de leur santé. Des obstacles persistants à l’IVG sécurisé Malgré cette évolution juridique, plusieurs barrières limitent l’accès à l’IVG sécurisé. D’une part, un manque d’information fiable empêche de nombreuses femmes de connaître leurs droits et les structures médicales où elles peuvent bénéficier d’un accompagnement sécurisé. D’autre part, la stigmatisation sociale demeure un frein majeur, l’IVG est encore perçue comme un sujet tabou. Ce qui dissuade les femmes de se tourner vers des prestataires de soins d’avortement. L’accessibilité des soins pose également un problème, car certaines structures de santé ne sont pas encore prêtes à appliquer la loi. Soit par manque de formation, soit par réticence face à la pression sociale. Informer pour mieux protéger Garantir un accès à une information claire et fiable est essentiel pour réduire le recours aux IVG clandestines, qui exposent chaque année des milliers de femmes à des complications médicales graves. Il est crucial de rappeler qu’interrompre une grossesse dans un cadre légal et sécurisé est un droit fondamental. Cependant, une loi, aussi progressiste soit-elle, ne suffit pas. Elle doit être appliquée et comprise par celles qui en ont besoin. Pour cela, la sensibilisation doit être une priorité. Les professionnels de santé, les médias, les leaders communautaires et les citoyens ont un rôle clé à jouer pour diffuser une information juste et contribuer à lever les tabous autour de l’IVG.
Un engagement collectif nécessaire Face aux défis persistants, une mobilisation collective est essentielle. Informer sur l’IVG et son cadre légal en Côte d’Ivoire est une nécessité. Il est également crucial de favoriser un environnement bienveillant et dénué de jugement, afin que chaque femme puisse faire un choix éclairé sans crainte ni pression. Pour cela, l’implication des professionnels de santé est essentielle pour garantir un accès réel et effectif aux soins. Car chaque femme mérite de faire un choix éclairé et d’accéder à des soins sécurisés, informons, sensibilisons et agissons ensemble.
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