Société

Publié Le 23 Decembre 2024 a 19:33


Protection des enfants : Les pouponnières, des havres pour les enfants abandonnés
Source: CICG
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Même différents, tous les enfants ont les mêmes droits. L’Etat gère quatre pouponnières. Celle de Dabou accueille 107 enfants atteints de handicaps lourds. Une équipe pluridisciplinaire dévouée est à la tâche pour permettre à ces pupilles de l’Etat de parvenir au meilleur épanouissement possible.

Le soleil s’est levé tôt ce dernier dimanche du mois de novembre 2024. Il est à peine 10h, ses rayons illuminent déjà la vaste cour de la pouponnière de Dabou. Le portrait franchi, le visiteur découvre un cadre agréable, ensoleillé et fleuri. Dans la vaste cour, on aperçoit des enfants. Au premier regard, ces derniers ont quelque chose de différent dans la démarche, le comportement, l’expression du visage… Tous sont porteurs de handicaps lourds. Ces enfants-là ne répondent pas aux critères de la grande majorité des parents adoptants.

C’est depuis 2015 que le gouvernement a décidé de faire de la pouponnière de Dabou, une structure d’accueil spécialisée pour la prise en charge des enfants présentant de lourds handicaps (l’infirmité motrice cérébrale, l'autisme, la surdité, les troubles du comportement, la microcéphalie, l’hydrocéphalie…). L’établissement est sous la tutelle du ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant. L’Etat gère quatre pouponnières, à Adjamé (fondée par Marie Thérèse Houphouët-Boigny), Yopougon, Bouaké et Dabou pour recueillir et protéger les enfants abandonnés. Selon la ministre, ces enfants comme toutes les personnes vulnérables sont au cœur du programme du Président de la République. Elle a assuré que l’État sera toujours là pour les accompagner. « Tout le monde a droit à la vie. Quel que soit le handicap », rappelle-t-elle.

« La pouponnière de Dabou accueille à ce jour 107 enfants dont l’âge varie entre 2 et 43 ans », indique la directrice de la pouponnière, Korotoum Ouattara, que tout le monde appelle ici « Mémé ». Une mémé qui connait le prénom de chaque enfant, son handicap et son histoire. Ses bras s’ouvrent pour accueillir ceux qui y viennent se blottir comme Saly, âgée de 10 ans qui est arrivée à la pouponnière il y a de cela deux ans.

Ici, chaque enfant va et vit à son rythme et surtout au gré de ses capacités physiques et intellectuelles. Certains se défoulent sur l’aire de jeux sous l’œil vigilant de leurs encadreurs. D’autres sont couchés dans les chambres, incapables de se tenir debout encore moins de faire le moindre pas.

Les enfants y arrivent par plusieurs voies. Si la plupart des pensionnaires sont abandonnés, le juge peut ordonner un placement d’office d’un enfant. Ces enfants deviennent des pupilles de l’Etat qui met tout en œuvre pour leur offrir protection, sécurité et bien-être. C’est une équipe dévouée qui autour de la mémé, se bat chaque jour pour améliorer le sort de ces enfants par une prise en charge adaptée et de qualité.

Cette équipe pluridimensionnelle comprend des médecins, des kinésithérapeutes, des éducateurs spécialisés, des assistants sociaux, des mamans de substitution. Ce sont au total plusieurs spécialistes qui veillent au bien-être des pensionnaires.

Pour tous, le défi est d’amener les enfants à acquérir une certaine autonomie.

« Nous travaillons sur les muscles posturaux avec des exercices de renforcement appropriés. Cela permet à l’enfant d’avoir une force musculaire pour se tenir debout et évoluer vers la marche », souligne par exemple Achille Va-Bi, kinésithérapeute.

Massandjé Dosso, éducatrice spécialisée, guette et note chaque progrès de Joyce avec beaucoup de bonheur. Chaque victoire de cette petite fille née sans bras étant une lueur d’espoir pour l’avenir.

« Sa force de caractère m’émerveille. C’est une leçon de vie pour nous et j’espère le meilleur pour cette petite », nous dit l’éducatrice spécialisée.

« Pour offrir à tous ces enfants le meilleur épanouissement possible, la ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, Nassénéba Touré, nous a demandé d’initier des activités d’apprentissage qui répondent aux types de handicap et surtout qui ne présentent aucun risque pour nos enfants », explique la directrice de la structure.

C’est ainsi qu’au sein de la pouponnière, les responsables ont initié des activités d’élevage, de culture maraichère et la fabrication du géo-béton. Et dans ce cadre, la structure a aussi un partenariat avec l’Institution de formation et d’éducation féminine (Ifef) de Dabou, qui accueille certaines pensionnaires. Après la phase d’alphabétisation, elles seront orientées vers des formations qui tiennent compte de leurs aptitudes. Il est envisagé des partenariats avec des maîtres-artisans pour la formation de ceux qui peuvent être placés en apprentissage.

A Dabou et dans toutes les autres pouponnières, le personnel construit une belle chaine de solidarité et d’amour. Faisant de ces pouponnières des havres où tous les enfants différents trouvent la protection de remplacement dont ils ont besoin.

CICG



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