Politique Publié Le 27 Octobre 2024 a 19:28 |
|
« Il nous reste encore des choses à accomplir » : Robert Bourgi demande pardon à Gbagbo |
|
Source: linfodrome.com | |
L'avocat français Robert Bourgi, a adressé une lettre à Laurent Gbagbo, président du Parti des peuples africains-Côte d'Ivoire. |
|
Dans son message, l’ancien conseiller officieux de l’Elysée qui a récemment fait des révélations tonitruantes sur le rôle de la Françafrique dans la chute de certains régimes en Afrique notamment celui de Laurent Gbagbo, a présenté ses excuses à l’ancien chef d’Etat ivoirien. L'Intégralité du courrier de Bourgi à Gbagbo" Bonjour, mon frère Laurent, J’ai écouté avec beaucoup d’attention et de plaisir ton interview avec le talentueux Alain Foka. J’ai apprécié. En te regardant, j’ai retrouvé le Laurent que j’ai connu il y a longtemps. Nous nous rencontrions souvent à Abidjan. À cette époque, tu étais professeur d’histoire à la faculté des Lettres, et moi, professeur de droit à la faculté de Droit. Je n’oublierai jamais la conférence-débat que nous avons animée ensemble dans l’amphithéâtre de Droit sur De Gaulle et la conférence de Brazzaville. Souviens-toi, l’auditoire t’était acquis, captivé par tes paroles et ta personnalité. Mais je n’étais pas en reste; j’avais également mon petit succès. Je me souviens même t’avoir dit, en m’adressant à toi et à l’assemblée, que tu admirais également le Général De Gaulle. Et après cette conférence, nous avons célébré chez moi, à la Riviera, avec force champagne et vodka. Les années ont passé, mêlant moments clairs et obscurs, notamment durant ton séjour à La Haye. Tu avais toutes les raisons de m’en vouloir, mais je n’étais jamais bien loin, Laurent. Je ne t’ai jamais trahi. Il fallait être Robert Bourgi pour oser tenir les propos que j’ai tenus devant Jacques Chirac, Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy. N’est-ce pas moi qui ai organisé ta première rencontre avec Sarkozy, à New York ? Et celle de Lisbonne ? J’ai fait tout mon possible pour vous rapprocher. Mais certaines forces, obscures, ont été plus puissantes. Aujourd’hui, il est temps de renouer les liens et de se parler. En tant que ton aîné, je te tends la main et te demande pardon pour tout ce que tu as pu me reprocher, parfois à tort. Tu es historien, Laurent. Rappelle-toi la rencontre historique de septembre 1958, à Colombey-les-Deux-Églises, entre le Général De Gaulle et le Chancelier Konrad Adenauer. Après des guerres meurtrières, ces deux géants de l’Histoire se sont retrouvés. Adenauer est même le seul chef d’État à avoir été reçu à Colombey. Je te tends la main, accepte-la. Approchant des quatre-vingts ans, il nous reste encore des choses à accomplir. Je ressens dans ton pays un appel profond en ta direction. Je t’embrasse, vieux frère. À très bientôt, je l’espère." Ton frère, Robert Bourgi |